Les Accents têtus

Berlin, 1945

Adolf cerné dans son bunker sait que la fin est arrivée, et qu’entouré de quelque fidèles restés auprès de lui il va se donner la mort et faire brûler son corps pour qu’il ne tombe pas aux mains des soviétiques (les Popovs tant redoutés). La nuit dernière il a fait encore une fois ce rêve.

Il est de nouveau jeune, élève de l’École des Beaux Arts de Vienne. Il a du talent, plus que cela, du charme et non pas son charisme meurtrier qu’il a su si bien exploiter. Il est amoureux de la belle et stupide Eva, qui l’aime. Il n’est pas cet être complexé, incapable d’être tendre avec elle et de lui faire l’amour. Il crée des œuvres picturales si belles que le monde entier se précipite pour voir ses tableaux. Les commandes abondent, l’argent coule à flot.

Un virage survient dans sa création. Il se tourne vers l’architecture. Il se sépare très vite d’un certain Spier, architecte au style pompier fascisant. S’immergeant dans la Bible, il découvre la foi et découvre de magnifiques synagogues où la spiritualité sourd de chaque mur et foudroie et rédempte chaque être qui entre dans ces édifices. On dit de lui qu’il est le Juste, qu’il est en train de faire le Tikkun olam, la réparation du monde.

Le Grand Rabin d’Israël organise une grande cérémonie en son honneur, et demande que le Maître du Monde fasse pleuvoir sur lui la Bénédiction. Il est heureux, son épouse Eva lui a déjà donné six enfants, et il sait, il sent qu’il y en aura douze comme les douze tribus. Il va devenir un prophète et sera honoré et aimé dans les siècles des siècles.

Mais… Il y a un Adolf Hitler, celui-là ne veut rien de tout cela et il lui veut du mal à lui aussi.Il vient de retrouver ses esprits (du mal). L’heure a sonné. Il faut mourir. Adieu l’Empire du Reich de mille ans.

Jan

01/07/2012