Les Accents têtus

Marché

Au premier plan,
la rue, la foule, piétons pressés,
une femme tirant un caddie et un enfant.
Sur le trottoir, deux hommes discutant.
Sur la chaussée, les voitures au pas peinent à passer, cherchent à se frayer un chemin dans le flux des piétons.

Au deuxième plan, une échoppe de cuisine chinoise,
Poulets rôtis, nems poissons entiers frits
Les vendeurs dos à la chaussée, la rôtissoire.
Au delà, la halle, structure bois, toile tendue, haute sur de grands poteaux.
Le soleil s’accroche dans sa toile.

En dessous, les stands des marchands forains,
Dans le soleil, le bruissement de la foule, le moteur énervé des voitures au ralenti, les cris des vendeurs, le brouhaha indistinct des échanges.
Elle accroche son vélo sur la grille déglinguée d’un chantier, empoigne les sacs au fond d’un sacoche.

Elle va traverser la rue en zigzagant entre les voitures presque arrêtées, leur forcer la main, plonger dans la foule, repérer les marchandises, se glisser dans les files d’attente.
La maraichère râleuse avec ses assistants, des jeunes hommes plus grands qu’elle, les poissonniers,
la boulangère,
la boucherie halal,
le fromager, Jean-Jacques et sa femme, sur une estrade, ils dominent,
la marchande d’huitres, discrète, les olives plus bas vers la rue de Paris,…
Dans sa tête, organiser les menus pour la semaine.

Repérer les files les moins longues, se cogner aux caddies, aux poussettes, remplir les sacs, faire une causette avec Jean-Jacques, rêvasser en attendant son tour aux légumes, saluer une vieille copine et jurer de s’appeler, … ou s’il n’est pas trop tard, aller ensemble boire un café…

C’est dimanche, le marché de la Croix de Chavaux.

Emmanuelle

09/03/2012