Les Accents têtus

Viens je t’emmène…
à la rencontre de l’écrivaine
Leïla Sebbar
Lectures, paroles, goûter et signatures

Mémoire et histoires d’exil et de liens dans la grande salle du Lups, le local partagé du quartier Jean Moulin à Montreuil. Une rencontre avec des habitantes lancées dans l’écriture et l’écrivaine franco-algérienne Leïla Sebbar, dont les récits ont inspiré les textes.

Viens je t’emmène à la rencontre de Leïla Sebbar © Les Accents têtus, 2017

Leïla Sebbar n’a pas de mail : « je suis un peu archaïque », confie-t-elle. L’écrivaine née à Afllou sur les hauts plateaux près d’Oran d’un père algérien et d’une mère française en 1941, arrivée en France en 1961, creuse patiemment depuis 1981 à travers ses récits, essais, carnets de voyages, nouvelles et romans, la question de l’identité féminine et de l’exil, liant intime, poétique, et politique, explorant sans ciller les effets de la colonisation française et des guerres de décolonisation.
Elle sera au Lups Montreuil Partage Solidaire samedi 17 juin de 15 h à 17 h pour écouter les textes inspirés par ses récits, témoigner et dédicacer ses œuvres.

La rencontre

Au cours de la première heure, un choix de textes écrits par les habitantes, participantes de l’atelier d’écriture Viens je t’emmène mené au Lups entre octobre et mars 2017, seront lus par des membres de l’atelier d’écriture les Accents Têtus et un jeune poète du quartier.

La deuxième heure sera consacrée à un échange ouvert avec l’écrivaine franco-algérienne Leïla Sebbar, ponctuée par la lecture de quelques un de ses textes, extraits de Parle à ta mère (ed. Elyzad), et Je ne connais pas la langue de mon père (ed. Bleu Autour).

L’événement sera clôturé par un goûter partagé, les signatures dédicaces des livres de Leïla Sebbar proposés à la vente et la remise gracieuse des recueils Viens Je t’emmène au public.

Les partenaires du projet : l’antenne vie de quartier Jean Moulin, Le Lups Montreuil Partage Solidaire et ses associations membres, les bibliothèques de Montreuil, les éditions Bleu Autour, et la librairie Folies d’Encre à Montreuil.

Avec le soutien financier du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et d’Est Ensemble.

Le projet Viens je t’emmène

Notre voyage en écriture sur le thème des migrations a débuté en octobre 2016 par un arrêt sur image : devant les portraits du photographe Luc Jennepin, exposés à Montreuil dans le cadre de la semaine des seniors, la Semaine Bleue.
Quelques photos issues de l’exposition Bâtisseurs d’hier, oubliés d’aujourd’hui (et éditées dans l’ouvrage, Chibanis,
la question, éd. Au diable vauvert) ont été installées dans la salle d’écriture, au Lups, local partagé et solidaire du quartier Jean Moulin.
Proposition : Choisir un portrait de chibania ou chibani, traduction de vieux ou cheveux blancs en arabe et le décrire en terminant par une impression.
Cinq femmes se sont prêtées au jeu :
• Denise, retraitée, vivant dans le quartier des Ramenas,
• Isabelle, professeure d’arts plastiques et de Qi Gong sibérien habitante du quartier
• Letizia, retraitée, passionnée par la vie de quartier, les jeux de société (qu’elle anime au Lups) et par l’écriture (auteure dans Mon Bon Moulin, écrire le quartier en 2009 et Faites des Mots Côté Cuisine, en 2016).
• Monique, guérandaise devenue montreuilloise, l’aînée qui racontait le quartier dans Mon Bon Moulin).
• Argentine, jeune retraitée, en exil momentané à Montreuil.
• Et Francine, salariée du Clic Annie Girardet, espace d’accueil des plus de 60 ans, ambassadrice de la Semaine Bleue.

L’expérience a profondément ému les femmes à la plume :
« Tu regardes vraiment, tu te mets à l’écoute de ce que la personne a à te donner à travers l’image, c’est un véritable échange. Le soir, les gens étaient encore là, présents en moi ; je n’arrivais pas à m’endormir ». (Isabelle).
Deux jours après ce premier atelier, les textes (et les photos support) ont été affichés au Lups juste après la projection d’un documentaire sur la vie de quelques habitants de la Résidence Rapatel réalisé par la Compagnie l’Art dans le jardin, lors de la reconstruction du bâtiment.
La suite du projet était présentée à la trentaine de personnes présentes : Viens Je t’emmène, un atelier d’écriture du côté de l’histoire des femmes marquées par les migrations, posant la question de l’identité et de la transmission.
Dans l’assistance, Liseron, a regardé les photos et lu les textes : « J’ai depuis longtemps envie d’écrire l’histoire de ma famille guadeloupéenne, je suis partante ! ». Elle rejoindra Denise, Letizia et Myriam, inscrites depuis l’atelier Chibanis.

A travers Viens je t’emmène, l’animatrice Marianne Vermersch proposait de Faire surgir les histoires dont je suis faite, la mémoire qui me constitue, la sensorialité qui exhale de moi et les messages que j’adresse au monde. Une approche de la mémoire traversée par l’exil, mais aussi aussi de la transformation vécue.
Parmi les femmes inscrites à l’atelier, certaines étaient d’anciennes migrantes comme Letizia ou Liseron, mais pas toutes. Qu’y avait-il dans ce thème qui touchait Denise ou Argentine ? De quel exil s’agissait-il ?

Au cours des 15 séances de 2h, alternant temps d’écoute, d’écriture, de lecture et d’échanges entre les participantes, l’animatrice est partie de la correspondance entre Leïla Sebbar et Nancy Huston - Lettres parisiennes, histoires d’exil (éd. 1986), échangées entre les deux femmes écrivains et féministes. Puis elle se plongea dans les autres récits de Leïla Sebbar, écrits dans une langue directe, simple et fière, et décidait de continuer dans cette voix. Les récits autobiographiques de Leïla Sebbar :Je ne parle pas la langue de mon père, suivi de L’arabe comme un chant secret (Ed. Bleu Autour), ses nouvelles comme Parle à ta mère (Ed. Elyzad) ou La Chambre du Fils « appellent une parole en écho, autant d’invitations à écrire ».

Liens

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Compte-rendu de la rencontre

Viens je t’emmène au Lups à Montreuil avec Leïla Sebbar © Les Accents têtus, 2017

Quelques extraits des paroles prononcées par Leïla Sebbar au cours de la rencontre du 17 juin 2017 :

« Les livres ont été ma citadelle dans le double exil franco algérien. »

« Mon père, lettré en arabe, a fait le choix de ne pas nous apprendre sa langue. Le sort de beaucoup d’enfants d’immigrés. »
(…) Lire la suite »

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